Les lecteurs, qui ont pu d’abord découvrir Sonia Alain pour son titre Le masque du gerfaut qui s’ensuivit des 2 tomes de L’amour au temps de la Guerre de Cents Ans qui s’apparentaient à son premier bouquin, attendaient désormais avec impatience de la redécouvrir dans un tout nouveau genre, soit le fantastique. Déjà nominée pour le Prix jeunesse des univers parallèles (dévoilement du gagnant à l’automne prochain), la série Les gardiens des portes semble emprunter le chemin du succès. Mais qu’en est-il de l’auteure à ce jour? De quoi son aventure littéraire a-t-elle été pointée? Je vous laisse en apprendre un peu plus sur la charmante Sonia sans oublier de vous glisser un mot sur ses plus récentes publications.
À quel moment de ta vie as-tu commencé l’écriture?
En fait, j’ai commencé à écrire à l’adolescence. À cette époque, j’adorais inventer des suites ou des fins différentes aux films que j’aimais. Par la suite, j’ai commencé à écrire des nouvelles, puis des romans. Ce plaisir d’écrire m’est toujours resté, et j’espère qu’il demeurera encore très longtemps.
Lors de l’écriture de ton premier roman, croyais-tu te rendre aussi loin?
Je l’espérais de tout cœur, car c’était l’un de mes rêves les plus chers, toutefois, je n’osais y croire de peur d’être déçue. C’est grâce à l’encouragement de mon entourage que je me suis risquée. Je flottais sur un petit nuage lorsque j’ai reçu l’appel de la maison d’édition. Depuis ce jour, chacune des publications de mes romans est un cadeau merveilleux que je chéris à chaque fois.
Le temps d’écriture pour ton premier titre a été d’environ 5 ans alors que les subséquents se sont écrit beaucoup plus rapidement. Dirais-tu que l’expérience de l’édition t’a donné une certaine facilité ou est-ce le côté tangible de voir ton œuvre publiée qui t’a lancé davantage sur ce chemin?
Il est certain que nous prenons de plus en plus d’assurance à chacun des romans, de plus, grâce aux conseils que nous recevons, notre écriture devient plus facile, plus fluide.
Il y a aussi le fait que dans le cas du tome 1 et 2 de « L’amour au temps de la Guerre de Cent Ans », tout le volet de recherche avait déjà été fait avec l’écriture de mon premier roman « Le masque du gerfaut », puisqu’il s’agissait d’une suite. Mes personnages étaient déjà bien campés, et le fil de mon récit bien installé.
Quant à ma nouvelle série, le tome 2 était déjà en ébauche depuis un bon moment. En fait, il s’agissait d’une histoire que j’avais écrite déjà dans mes débuts, mais qui avait grand besoin d’être retravaillée.
Finalement, au fil des publications, il y a aussi le désir d’écrire qui prend de plus en plus d’ampleur. Ma tête fourmille de mille idées qui ne demandent qu’à être mises sur papier.
Qu’est-ce qui soulève davantage ta passion pour l’écriture?
Étant donné que j’adore lire, surtout des romans qui me donnent des frissons et me font voyager, je cherche à reproduire ces émotions et ce plaisir en écrivant à mon tour.
Je trouve génial de créer des personnages de toutes pièces, de leur donner vie, de leur faire vivre une panoplie de péripéties et d’émotions.
J’aime créer, jouer avec des conventions qui sont à la limite de l’acceptable. Je suis aussi poussée par mon désir de découvrir des époques et des civilisations depuis longtemps révolues, de les faire revivre à travers mes récits.
Quels sont tes rituels d’écriture?
J’écris toujours mon premier jet à la main dans un cahier, par la suite, je retranscris le tout à l’ordinateur.
J’écoute en boucle une musique de fond en lien avec ma thématique. Cela me permet d’entrer dans ma bulle et de m’isoler de tout. J’ai aussi à portée de main des photos en liens avec mon récit pour m’aider à visualiser les lieux, ainsi que mes personnages.
Une série fantastique
Qu’est-ce qui t’a amené à écrire une série de romans fantastique?
C’est un genre littéraire que j’adore lire. J’aime mélanger la réalité à l’imaginaire… jouer avec les légendes et les mythes. Tout comme le roman historique, le roman fantastique nous permet d’aller au-delà des conventions de notre société. Je peux ainsi exploiter plus à fond les émotions humaines, ainsi que les relations entre les personnages.
Quelle est ta principale source d’inspiration pour ces titres?
Mes titres m’ont été inspirés par mes personnages et le rôle qu’ils jouent dans ma série.
Le titre « Les gardiens des portes » fait référence à chacun des trois hommes (les gardiens) censés protéger les portes.
Le terme « les portes » fait référence à trois jeunes femmes qui ont une influence décisive sur le passage qui relie notre monde à celui des ténèbres. Chacun des sous-titres des trois premiers tomes porte le prénom de ces trois femmes.
- Abbygaelle peut ouvrir la porte (le passage)
- Alicia peut sceller définitivement la porte et condamner le passage
- Amélie peut garder ce même passage ouvert par sa seule présence
Quelles surprises nous attendent dans la suite de cette série?
Le tome 3 sera concentré sur l’histoire d’Amélie, et permettra aux lecteurs d’en découvrir un peu plus sur ce qui se trame dans l’ombre. À la fin de ce tome, Abbygaelle, Alicia et Amélie seront rendues au même point dans leur cheminement, prêtes à affronter leur destinée.
Dans le tome 4, tous les personnages se retrouveront réunis pour le dénouement. Cependant, nos trois héroïnes ne seront pas au bout de leur peine, car elles feront un bond marqué dans le temps et se retrouveront dans les années 1500. Elles n’y seront pas seules, car les ténèbres les environneront…
Est-ce qu’il y a d’autres genres littéraires que tu aimerais explorer?
En fait, je l’ignore. J’ai déjà commencé une nouvelle saga, une romance historique. Cependant, j’ai également un roman d’aventure et d’espionnage, que j’ai écrit il y a un bon moment de ça et qui ne demande qu’à être retravaillé. 😉
Toutefois, je peux dire que mes styles de prédilection sont la romance historique, ainsi que la romance fantastique.
Les gardiens des portes : Abbygaelle
Heureuse de partager des moments avec son père pour les vacances, Abbygaelle tombe vite des nues lorsqu’elle se voit imposer la présence des amis de ce dernier, particulièrement celle de Marcus. Cet homme qui ne lui inspire guère confiance semble toutefois hautement respecté par le groupe. Abbygaelle, ayant un esprit de nature analytique, ne croit pourtant pas se tromper en détectant un côté sombre chez lui. Elle se sent malgré tout irrémédiablement attirée par la force étrange que dégage Marcus. Ce phénomène illogique laisse la jeune femme d’autant plus perplexe. Juxtaposé à la vague impression de mystère que lui donne chacune de ses excursions sur différents sites touristiques, Abbygaelle se voit, malgré elle, entraînée sur un sentier qui dépasse sa raison. En vérité, une tout autre réalité s’impose à elle, celle du monde des esprits. La découverte de son funeste destin ne lui laissera qu’un chemin à suivre. Elle devra affronter la bête… encore faudra-t-il qu’elle comprenne sous quel visage elle se présentera… tout comme elle devra apprendre à reconnaître le visage de ses alliées.
Avec un prologue fort en intrigue qui se referme sur une scène percutante, Sonia Alain nous laisse toutefois pénétrer dans son univers fantastique que très lentement. Avantage pour certains, inconvénient pour d’autres, la première partie de ce tome est principalement empreint d’une profonde romance. Évidemment, il est nécessaire pour la suite de l’histoire d’établir ce lien à la fois passionné et fragile entre les personnages. Je ne peux pourtant pas nier que l’auteure s’est rendue à la limite de mon côté fleur bleue, aussi j’avais hâte d’entrer un peu plus dans le fantastique, un commentaire bien subjectif, j’en conviens. Mais heureusement, l’habileté de Sonia Alain à replonger son lecteur dans l’action avec des scènes mystiques bien semées a su malgré tout me garder intéressée jusqu’à la deuxième moitié du roman qui entrait davantage dans le vif du sujet. D’ailleurs, je me suis demandé si l’intrigue de cette première partie n’aurait pas gagné à être présentée en narration interne, gardant le lecteur au même diapason que le personnage d’Abbygaelle qui reste un moment en nage devant les événements. Quoi qu’il en soit, l’histoire reste bien écrite, les scènes plus osées y sont intenses et les avares de romance seront servis. Une fois dans la seconde partie, le surnaturel s’imposant un peu plus, le lecteur se voit piqué de curiosité devant l’inévitable issue qui se tisse autour d’Abbygaelle. L’ultime solution de la sournoise Hyméné, un membre éminent du cercle des anciens (êtres suprêmes), saura assurément vous surprendre tant par son originalité que par l’enjeu encouru par Abbygaelle, éclaboussant tous les personnages au passage. En découlera un dénouement captivant où l’auteure n’hésitera pas à malmener ses personnages. À la finale, le lecteur découvrira une ouverture sur les autres tomes somme toute assez invitante, annonçant une suite tumultueuse.
En ce qui concerne la suite d’ailleurs, je vous dévoile déjà qu’elle plonge littéralement dans le genre fantastique, laissant la romance (quoique très présente) davantage au second plan. Je vous conseille donc de suivre la série qui s’annonce riche en rebondissements. Ma chronique sur le tome 2 reste à venir, histoire de vous donner un peu plus l’eau à la bouche.
Bonne lecture!
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