L’histoire touchante de ce roman est d’une grande simplicité, pourtant j’ai adoré m’introduire dans le quotidien du personnage de Raphaël Laliberté, un auteur en panne d’écriture qui a fui le Québec pour s’installer avec sa femme enceinte, Cate et son fils, Jules, dans un village de Haute-Provence. Il vit paisiblement et, malgré tout vient un moment où il se lasse, il se perd, la nostalgie le gagne. L’image parfaite qu’il croyait s’être construite ne lui convient pas. Comment reconnaître le bonheur lorsqu’il est entre nos mains ? Et surtout, est-il possible de le récupérer lorsqu’il nous est arraché ?
Une écriture teintée de réflexion et de vérité qui nous transporte dans le quotidien d’un personnage auquel on s’attache facilement même s’il n’y a pas de grande intrigue. On s’y accroche parce qu’on profite de sa vision des aléas de la vie, des pointes de bonheur souvent trop éphémère, de grands moments de malaise qui nous font rire une fois passés, des obligations astreignantes qui nous font soupirer, des résultats imparfaits dont on se souvient et ceux que l’on oublie parce que la saveur ni était finalement qu’attendue. Il nous rappelle aussi les contrastes amusants des différences culturelles entre Européen et québécois qui nous rendent tantôt chaleureux, tantôt drôles et parfois même désagréables. Puis soudainement, tout s’accélère… sans trop s’en rendre compte on est frappé de plein fouet par l’événement tragique de la finale.
Un roman qui vous fera rire, réfléchir, pleurer et surtout qui déposera dans les dernières pages un brouillard dans votre cœur dont vous vous souviendrez longtemps même lorsque vous soulèverez les yeux pour constater avec soulagement que ce n’est pas votre histoire.