Un roman écrit par Hervé Gagnon / Éditions Hurtubise

Dès le début, le lecteur se voit accroché à ce bambin né voilé, signe de l’omniprésence du malheur pour lui et ceux qui l’entourent. Pourtant, étant le fils de Florent, seigneur de Rossal, il est promis à un avenir meilleur de par sa succession. Le garçonnet bien qu’ayant un caractère hautain, se voit dès sa petite enfance davantage isolée par la superstition qui le suit et éveille la méfiance chez les villageois. Avec une mère affectueuse et le Père Prelou, prêtre du village, pour lui enseigner ses grandes valeurs et des connaissances encore sous-estimées à l’époque, il s’accommode tant bien que mal de sa solitude. Un jour, les enfants du village vont très loin, trop loin… Une première marque sur son cœur et son orgueil qui l’enlise vers un sombre destin. Malgré tout, il fait la rencontre bienfaisante de la petite Pernelle qui plus tard lui apportera une nouvelle déchirure, voire un traumatisme qu’il traînera tout au long du récit.

Il n’est encore qu’un enfant et le lecteur se voit touché par les épreuves qu’il doit traverser. Qu’arrivera-t-il à la petite Pernelle ? Est-ce que ce garçon réussira à trouver une lumière dans toute cette ombre qui l’entoure ? On est très vite captivé par l’histoire difficile qui se déroule à cette époque moyenâgeuse… et ce n’est qu’un début.

Après une décision de son père, il est entraîné durement à devenir un combattant par Bertrand de Montbard, un homme qui cache son lot de secrets derrière ses cicatrices de guerrier. Ce tourbillon d’événements poussera encore davantage ce jeune homme à devenir plus froid et orgueilleux… dès lors, il sera le redoutable Gondemar, seigneur de Rossal.

Intelligent, calculateur, fort, mais devenu insensible aux autres l’homme qu’est Gondemar inspire le dégoût. Ce cheminement ainsi que le nouveau personnage de Montbard nous attire davantage à se laisser transporté par l’intrigue et pourtant…

Godemar, cet homme, ce seigneur, ce guerrier, respirant la vengeance et soufflant la crainte autour de lui, fini par être un jour assassinée. Plongé dans l’enfer, on lui offre, pour sauver son âme, de protéger la Vérité.

Revenu des morts, Gondemar se voit entraîné dans les croisades, une guerre où les convictions religieuses s’affrontent. Il se laissera glisser vers le chemin que le destin semble lui pointer. Saura-t-il prendre la bonne voie ? Protéger la Vérité alors qu’il ne sait pas trop de quoi il en retourne ? Un chemin marqué par la guerre et les ravages dans les villages pourtant remplis de spiritualité qui le confrontera dans ses plus profondes croyances.

Je ne peux pas vous dire que c’est un livre pour tous parce que les scènes y sont cruellement bien décrites. L’insouciance des brigands de grand chemin de cette époque, la violence d’une guerre sans merci, au nom de Dieu, la froideur des vies arrachées ou détruites, plusieurs seront saisis par les détails. Il n’y a pas de doute, l’auteur est de grand talent, la qualité de ses mots autant que la toile historique qu’il nous dépeint nous transporte dans cet univers où son personnage poursuit la recherche de la Vérité. Si vous aimez revivre le Moyen Âge dans vos lectures, je pense que « Damné » est clairement un incontournable.

Par ailleurs, le dernier chapitre m’a semblé si long… pris dans l’histoire, on veut savoir qu’elle est cette Vérité. Mes yeux ne semblaient pas lire assez vite… Lorsque la chute arrive enfin, bien qu’intéressante, elle nous laisse un peu sur notre appétit. Évidemment ! Les bribes qui nous manquent sont encore à suivre puisque c’est une série ! Il faudra donc lire les autres tomes… je vous en reparlerai. 😉

 

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