Dans ce dernier tome, Rhéa Dufresne passe une fois de plus d’un personnage à l’autre dans sa narration, ce qui donne le rythme tout en rehaussant l’intrigue.
D’un côté, les dragons sont désormais divisés. Il y a ceux qui suivent et se soumettent à la volonté du Grand Noir, le dominateur. Et leurs opposants, qui croient que le règne despotique et cruel d’Haldor doit prendre fin. Aussi, cherchent-ils des alliés suffisamment audacieux pour se liguer à eux contre lui, mais ce soulèvement est loin d’être gagné d’avance.
Puis de l’autre, il y a Léna qui tente de rallier les peuplades humaines afin de faire front commun contre les monstres ailés. Leur chance de l’emporter est quasi inexistante, du moins si leur recherche concernant les failles de ces bêtes reste infructueuse. Sans quoi, la jeune fille joue un rôle clé, car son don exceptionnel de communiquer avec les dragons lui permet de mettre tout en œuvre dans le but de former une coalition avec ceux-ci. Cette entente demeure cependant source de discorde au sein des adversaires d’Haldor. Peuvent-ils vraiment avoir confiance les uns envers les autres ?
Dans ce tourbillon viennent s’ajouter des êtres qui étaient jusque-là restés hors de portée, au-delà des mers. Leur présence pourrait renverser le pouvoir, leur dessein s’avère pourtant incertain.
L’histoire prend tout son sens dans ce dernier tome où les personnages forts s’entrecroisent jusqu’à l’affrontement final. Le doute perdure quant à l’allégeance de certains, tiendront-ils leur promesse ou s’en détourneront-ils lors du combat fatidique ?
Dans tout ce branle-bas, le lecteur peut très bien voir le fléau de la domination faire son œuvre, tout comme la crainte de certains peuples pour d’autres les maintenir dans les idées préconçues. Il va sans dire que l’évolution de la société est nécessaire, mais gagner chacun à sa cause ne se révèle pas moins difficile. En somme, les sujets abordés par l’intermédiaire de la fiction sont intelligents et très bien menés jusqu’à l’éclat final. C’est un roman enlevant qui j’ose l’espérer amènera les jeunes dans une réelle réflexion. Sinon, je ne demeure pas moins certaine qu’ils sauront l’apprécier, car l’ambiance fantastique est conservée du début à la fin et il ne laisse pas un ressenti moralisateur.
C’est une excellente série à lire !